2016/03/26

 

 

      La vérité n'existe qu'autour de la vérité:

 

  Il y-a-t-il une vérité absolue?

  On peut "affirmer" que "non".

  Quoique nous fassions nous ne pourrons jamais accéder qu'à des vérités partielles qui paraîtront absolues.

    Elles ne peuvent être absolues que dans l'instant, tout ce qui prétend rester absolue dans la durée nous ment.

  C'est pourquoi il est nécessaire de relativiser toute compréhension et de la remettre toujours en question.

  Une compréhension qui aurait perdu son questionnement n'est plus qu'une croyance et un savoir faire.

 

  Croire que les choses pourraient être autrement que ce qu'elles sont c'est croire en la force qui implique d'instaurer des relations de force qui ne feront que bloquer et arrêter des phénomènes d'évolutions inévitables (car procédant de phénomènes sémantiques éternels) et ce qui aurait pu se construire dans la continuité et la douceur, se construit alors malgré tout dans la discontinuité (mort) et la brutalité (souffrance)

  la vie est une mort perpétuelle, me reconnaître ou pas fera qu'elle sera vécu abruptement ou doucement.

  Quoique nous fassions, ce qui est vraiment ne change pas mais comment nous le vivons nous est offert dans la liberté de l'interprétation. 

 

 

Proposition 1:

 

 On croit toujours qu'il n'y a qu'une vérité en se basant sur la définition polaire de la vérité qui exclu son complémentaire, la confondant ainsi inconsciemment avec un type restreint de logique, pourtant l'expérience montre qu'il n'en est rien car la vérité appartient en essence à tout les types de logique possible; Elle est l'état imaginaire sur lequel fonctionne un système de logique donné.

 Ainsi la perception ou conscience de quelque chose implique un ensemble de vérités possible à son sujet et la réunion de ces vérités se révèle être toujours incapable de construire une vérité unique parce qu'il n'y a pas non plus de logique unique qui engloberait toute les logiques possibles puisque par définition, la logique implique un système d'organisation par exclusion.

   Croire en une logique des logiques reviendrait à affirmer une éternelle contradiction, c'est à dire une logique sans exclusion, ce qui n'est donc plus une logique.

  Par conséquent la vérité est un concept qui n'appartient qu'au monde de la relativité et ne peut donc pas prétendre à un absolu.

 

 

 

 

 Proposition 2:

 

 Comme toujours il y a l'imaginaire éternel et sa représentation mortelle et nécessaire, la vérité vrai et la croyance en cette vérité.

 

 Par construction toute représentation est partielle, approchée parce qu'elle se doit d'être fini, pour être transmissible, reconnaissable et appropriable pourtant ce qu'on nomme la vérité ne peut pas être partiel, une vérité partielle est un mensonge car il n'y a pas de mensonge pur puisqu'il ne serait plus croyable et ne pourrait plus faire office de menteur qui cache quelque chose.

 De même que la lumière qui révèle un objet en révèle aussi son ombre et cache donc en même temps un intérieur secret inaccessible, la vérité ne peut pas se révéler sans mentir sur ce qu'elle révèle, tout comme le signifiant n'est rien sans son signifié imaginaire, de même ce qu'on sait de la vérité n'est rien sans le renvoie toujours reporté vers une vérité imaginaire qu'on ne peut pas atteindre sans la corrompre par le mensonge.

 

 Pour vraiment décrire toute la vérité, il faudrait décrire cette vérité tout autant que tout son environnement imaginaire possible, ce qui est impossible puisqu'il est infini et imprévisible, tout au plus peut on en étendre le champ de connaissance dans son environnement imaginaire mais quoiqu'on fasse, on aura fait que refermer cette vérité sur une de ses possibles partialités.

 

 Conclusion: Oui la vérité existe mais on ne peut pas la connaître vraiment et être donc certain qu'elle restera vrai dans tout les cas imaginaires possibles puisque cet imaginaire environnemental n'est pas réductible à quelque chose.

La vérité existe mais seulement immatériellement sur un plan de conscience toujours externe à celui qui prétend la connaître.

 

 Proposition 3:

 

Une métaphore de la vérité pourrait être celle ci, toute chose à un centre qui est en quelque sorte sa vérité, (ce qui révèle son mouvement et le rend perceptible et compréhensible), pourtant ce centre existe mais est totalement immatériel, on aura beau le chercher à la loupe on ne trouvera jamais rien de concret qui en annonce la présence, de plus il est changeant puisqu'il exprime de façons imaginaire ce que fait cette chose par rapport à elle même où aux autres.

  Une autre propriété de ce centre, c'est que on ne peut le percevoir qu'au travers de l'effort d'une pensée et d'un esprit capable de l'imaginer pour le voir.

 Il en est de même de la vérité, elle est un concept imaginaire pur, à chaque fois qu'on la confond avec quelque chose, on est certain de l'avoir perdu, on entre dans la croyance et l'illusion au sujet de la vérité.

 Reconnaître ce centre implique de s'ouvrir avec amour et compréhension au monde qui nous entoure, tout enfermement sur quelque chose qui prétendrait représenter parfaitement ce centre, nous fait perdre immanquablement ce qu'il est en essence et nous fait sombrer dans l'illusion.

 Cette métaphore s'applique aussi au concept de Dieu, Dieu est le centre du monde, toute tentative de le représenter par nos pensées nous fait perdre sa conscience, seule une écoute « athée » et bienveillante (sans exclusion) nous permet d'en ressentir la présence purement imaginaire.

 Cela explique le signifié des mythologies déistes, s'il y a plusieurs dieux, ils sont en lutte perpétuelle pour prendre la place supposée du centre, s'il n'y en a qu'un, toute « idolâtrie » engendre une multitude de centre et relance la guerre perpétuelle.

 

 

Proposition 4:

 

 L'essence de tout monde est par nature libre et sans explication, mais on ne peut le percevoir qu'à la condition de pouvoir l'expliquer en partie.

Il est alors facile de le confondre avec son explication, de confondre ce qui est perçu avec ce qu'on en perçoit et ce qui le perçoit.

 Cette confusion première est à la racine même de l'impermanence des choses et donc aussi de la vie de toute chose d'un monde(vie à comprendre comme ce qui ne reste pas lui même et est changeant).

  De cette confusion, de cette limitation qui ne peut jamais être parfaitement close, surgit le phénomène existentiel et sa polarité entre ce qui est cru, son apparence concrète, le soi et ce qui est perçu depuis ce qui est exclu de cette croyance (l'âme) c'est à dire l'environnement et le moule conceptuel et immatériel qu'il impose subtilement à ce qui croit être « soi ».

 Nous avons déjà 2 vérités, celle du soi qui croit et celle de l'autre qui veut et nous constatons aussi que ces 2 vérités ne peuvent jamais se confondre sans détruire toute vérité ou tout simplement sans recréer une nouvelle polarité de vérité irréconciliable.

 

 La vie existentielle est donc une perpétuel tentative de conciliation de vérités multiples qui ne peuvent jamais se refermer en une seule sans créer à nouveau de contre vérité!

 

 On comprend aussi la relation qu'entretient la vérité avec le pouvoir, puisque la vérité est l'expression d'une certaine logique à soi et à l'autre et le pouvoir l'imposition de cette logique et donc de cette vérité.

 

Au delà de la vérité:

 

 Malgré cette impermanence de la vérité et sa confusion avec le mensonge, il existe des phénomènes d'esprit permanent sur lesquels se construisent nécessairement tout monde de vérités relatives en perpétuelle lutte et contradiction tel que par exemple les considérations de ce texte sur le concept de vérité.

 C'est ce que je nomme les invariants sémantiques qui existent automatiquement lorsqu'un monde devient pensable vivable et créable, donc lorsqu'il surgit du chaos.

 

 Ces invariants survivent à toute vérité, en ce sens ce ne sont pas des vérités parce qu'ils n'imposent rien puisqu'ils sont toujours là puisqu'ils viennent avec ce qui est là, car pouvoir imposer donc exclure et structurer implique nécessairement aussi pouvoir échapper à cette imposition d'une structure donnée donc choisi.

 Lorsqu'il n'y a plus de choix, il n'y a plus de pouvoir( tout est déjà fini et décidé) et donc il n'y a plus de vérités compréhensible (...est compréhensible uniquement ce qui pourraient ne pas l'être...), et nous comprenons donc ainsi une facette méconnue de la vérité qui est celle de pouvoir imposer une logique et un cadre pour pouvoir être perçu comme une vérité.

 

 Sans ce pouvoir (de ne pas être vérité), la vérité devient incompréhensible, elle n'a plus de logique et elle se confond avec le chaos, disons que elle n'est compréhensible qu'à la condition qu'il existe une méta logique exclu de sa logique permettant de la juger en tant que vérité de cette logique particulière, sans ce doute existentiel qui la transcende, cette vérité n'impose plus rien (puisqu'elle ne choisi plus entre des possibles) donc ne construit plus une logique et une structure reconnaissable, pour être perçu toute vérité implique qu'elle soit contenu dans un autre système de logique.

 

 On comprend alors qu'il n'y a pas de vérité ni de logique perceptible, sans méta logique ad eternum puisque chaque méta logique ne peut devenir compréhensible que par la création d'une nouvelle métalogique de référence.

 

 Je veux dire par cela que par exemple (1+1=2) n'est compréhensible qu'à la condition qu'il existe une autre logique pour laquelle (1+1 n'est pas égal à 2) car c'est à partir de ce référant logique qu'on peut reconnaître la logique du (1+1=2).

 

 Une autre façons de le dire serait de remarquer que le poisson prend conscience de l'eau à partir du moment où il en sort et meurt, avant ce moment l'eau fait partie intégrante de ce qu'il est, elle se confond avec ce qu'il est.

 La logique de la vérité nous apparaît alors comme un îlot de clarté entouré de mystère incompréhensible d'où il est possible d'en reconnaître la clarté!

 La clarté de la vérité n'est donc possible que par l'obscurité d'où on prétend la percevoir, tout comme l'obscurité interne de l’œil est ce qui rend possible de voir le monde.

 Cette constatation nous amène à considérer 2 nouvelles catégories de vérités, celle qu'on perçoit et celle inaccessible qui permet de la percevoir, sachant que par construction cette seconde vérité inconnu est toujours présent même si on la révèle car la révéler implique qu'il en existe une autre ailleurs qui permet cette révélation.

 

  Tout cela, est encore un invariant sémantique qui n'est pas une vérité, un nœud de la pensée dont il est impossible de se défaire par la pensée.

 

  Proposition 5:

  Le concept de vérité et le jugement.

 Ce qu'on nomme vérité est en fait un état subjectif résultat d'un jugement qui s'applique à un vécu.

  La vérité ou fausseté  n'est donc que le moyen mis en oeuvre par la conscience pour accéder à sa réalité en lui appliquant un filtre méthodique qui assure de la fiabilité de sa croyance en cette réalité et donc aussi de la qualité de sa connexion vitale avec cette réalité changeante.

  Cela explique pourquoi la vérité ne peut pas être purifié de l'ombre de la subjectivité, de la relativité et de la croyance en un jugement parfait.

 

  Elle relève entièrement de l’ambiguïté de tout jugement qui quoique qu'il prétend être n'est jamais qu'un commentaire ou interprétation d'un fait qui est déjà accompli et qui est donc déjà susceptible d'avoir été corrompu et altéré par le temps et les jeux des pouvoirs en place.

 

  De plus percevoir la réalité au travers de cette simplification linéaire sur un axe vrai-faux du processus de conscience, est extrêmement réducteur.

  Pour être véritablement plus consistant cette vérité devrait aussi prendre en compte dans son jugement final des propres processus de ce jugement.

  On pourrait donc déjà la percevoir comme quadri-dimensionnelle avec 4 axes de jugement indépendant, ce qui nous donne une "vérité" contrainte par des critères ou des champs d'action tel que:

 

bien/mal et l'intention.

 

vrai/faux et la cohésion.

 

possible/impossible et la constructibilité.

 

expérimentable ou pas et l'expérimentabilité (réfutable)

 

  Cette espace de jugement est lui même imbriqué dans un temps de jugement pouvant être défini par 4 critères de perception et décision qu'on peut séparer en 2 direction de conscience.

 

 l'illusion et la confiance ou foi:

  vrai

  et faux

dans le sens d'y croire.

 

  la réalité:

      le paradoxal et cohérent

      l’ambiguïté ou reconnaissable

      l'absurde et finalisable.

    ce qui est ni paradoxal, ambigu ou absurde peut être cru ou non cru, c'est la partie visible et expérimentable du monde.

 

 Cette "vérité" là devient donc plus apte à établir et guider la perception et la conscience mais elle a perdu sa simplification trompeuse puisqu'elle offre 

  8x4 = 32 états possibles de jugement perceptif