De la déraison de la raison !

La laïcité un vœu pieu !

 

2015/06/28

 

 

 

La laïcité est elle en passe de devenir une nouvelle religion ?

 

La laïcité est le terme pour désigner un système social séparant les pouvoirs religieux et politique.

Il saute aux yeux que cela n'est possible qu'en apparence, étant donné que les convictions de chacun sont à la base de la vie politique et sociale, il n'y a donc pas de laïcité véritable à moins de demander aux hommes de fonctionner comme schizophrène, en se coupant de leurs convictions pour prendre des décisions.

 

Ce qui nous mène au deuxième sens de la laïcité, qui la rend nécessaire.

Celle de faire cohabiter des personnes ayants des convictions différentes autour d'un projet de société commun, en ce sens la laïcité touche au religieux puisqu'elle est ce qui permet l'unité dans la différence

En d'autre terme comment empêcher que les hommes s’entre-tue au nom de croyances distinctes et qu'ils collaborent pour construire une société fonctionnelle.

De cette constatation découle les valeurs communes qu'elle se doit de faire prévaloir.

Respect de l'autre, responsabilité civile, libre choix de ses croyances, dialogue, consentement et sacrifice mutuel autour de la définition de ce qui nous uni par delà ce qui nous sépare (prise en compte de l'opinion de l'autre en toute décision), liberté d'expression de ses convictions personnelles à la condition qu'il y ait respect des convictions des autres, respect et dans certains cas sacralisation de l'étranger et du voyageur.

  Ce que l'on constate donc, c'est que la laïcité répond à une nécessité impérieuse des sociétés, celle de faire cohabiter, partager un espace commun entre tous.

 

 

 

   Ce qu'il y a d'ambigu c'est que la plupart des phénomènes religieux qu'ils soient déiste, animique ou philosophique se sont construit sur la même nécessité et sur les mêmes valeurs qui en découle.

  On pourrait d'ailleurs définir la laïcité ou même le communisme comme une tentative de rationalisation du religieux, tout comme la science reste une tentative de rationalisation de la pensée magique pourtant la science ne peut épuiser le fait « magique » du monde, elle ne peut que s'en nourrir dans un étonnement perpétuel.

  En ce sens il n'y a pas de différence fondamentale entre le laïc et le religieux qui partagent les mêmes valeurs communes de respect, responsabilité, d'écoute, de construction d'une unité commune non oppressive de l'autre ;

  Tout cela bien entendu restant un idéal autant pour le fait laïc que religieux.

  Il y a pourtant quelques différences et quelques exceptions subtiles qui permettent de mieux comprendre le phénomène.

Les religions déiste prônent une cohabitation par l'accord autour d'une unité sacralisé (Dieu) permettant en retour la liberté d'opinion (à la condition qu'elles ne remettent pas en cause ce qui fonde l'unité, en ce sens la laïcité fait exactement la même chose sauf qu'elle ne personnalise pas en un nom cette unité) et de vie en communauté ; Cette unité symbolique jouant le rôle rassurant de reconnaissance de l'autre par référence à ce point commun.

Premier paradoxe : pour se rencontrer et cohabiter il faut un point commun, un accord commun qui permet aux désaccords inévitables de trouver une fin positive et heureuse

_ Le paradoxe est le suivant : Pour accéder à une liberté personnelle, il faut faire allégeance à une contrainte mutuelle, et une retenue personnelle acquise (éducation).

Constatation : La laïcité n'échappe pas au paradoxe, il faut se « convertir » faire allégeance à l’idée de laïcité pour permettre l'unité garante de paix et prospérité.

  Que cette « conversion » ou cette unité imaginaire soit Dieu, la nation, l'ethnie, la culture ou une idée ou intention commune (voie) est dans le fond secondaire parce que de toute façons de par sa propriété « d'unité imaginaire » elle se doit d'exprimer les mêmes valeurs de respect et de responsabilité, en ce sens la laïcité n'invente rien, elle remet au goût du jour des valeurs que les religions avaient perdu et qui n'existaient plus que sous la forme de formules de mots ou de livres sacrés dont le sens avait été perdu.

 

La laïcité est donc un phénomène publique dans la continuité du phénomène religieux et sa nécessité n'est devenu impérieuse que parce que le phénomène religieux avait perdu toute mesure et faisait n'importe quoi, bafouant allègrement ses propres principes fondamentaux.

  Par exemple lorsque l'on voit des chrétiens, croyants pratiquants déverser des tonnes de bombes sur des populations étrangères ou spolier des peuples entiers de leurs cultures et de leurs terres au nom de raison économique insatiable, n'est on pas en droit de se demander s'il comprennent vraiment ce qu'il y a d'écrit dans la bible !

Jésus n'a-t-il pas dit au sujet de l'argent « rend à César ce qui est à César » et au sujet de la violence « de tendre l'autre joue ».

  On pourrait constater la même chose chez les musulmans ou les juifs, par exemple dans une sourate du Coran, dans le cas de conflit Dieu recommande tout d'abord de pardonner mais pragmatique il conseille que si cela est trop difficile pour le croyant, de chercher un accord de réparation qui permette de restaurer la confiance.

Sincèrement on peut se demander si les terroristes et les intégristes musulmans lisent le Coran !

Et même dans les cas ou la compassion et le pardon n'est pas mis en avant, reste toujours au moins une retenue et une mesure dans la violence, par exemple si au moins les sionistes extrémistes se contentaient d'appliquer « Œil pour œil, dent pour dent » en Palestine ou pour un mort on compte la vengeance en centaine de palestiniens et peut être dans le futur par milliers, il est évident qu'on en serait pas dans cette situation catastrophique.

Les bouddhistes ont eux aussi démontré l'inconcevable décalage entre l'intention fondamentale initiale et la dérive vers la ségrégation et la violence.

 

Alors que c'est il passé, pourquoi une intention positive, logique et constructive a-t-elle pu se transformer à tel point ?

Comment a-t-elle pu être corrompu au point de faire le contraire de ce qui est suggéré ?

Et surtout la laïcité ne prend elle pas le même chemin de la corruption de ses principes !

Pourquoi les solutions que l'on trouve suivent toujours cette voies de l'inconscience, rendant le sens des préceptes incompréhensible au point de les inverser et leur faire cautionner des actes incompatible avec ce qu'ils disent.

  Au nom d'une raison mal comprise les tenants de la laïcité entre en guerre contre les convictions personnelles, prétendant imposer une vision du monde et interdire ou reléguer les autres visions.

  Chacune en leur temps les religions avaient su instaurer des sociétés pacifiés et multiculturelle (l'Islam est un exemple de ces réussites passées et beaucoup plus tolérant que le christianisme qui imposa très tôt le dogme de la religion unique confondant déjà le concept de Dieu unique avec celui de religion unique alors que cela est un blasphème, Dieu seul est unique et sa religion se doit d'être multiple si elle ne veut pas tomber dans l’orgueil de celle qui veut prendre la place de Dieu)

 

  Ce qu'il convient de comprendre c'est pourquoi les idées se perdent et meurent ensevelies sous le poids de l'ignorance (de l'autre...) et des formules « magiques » vidées de leur sens.

  L'idée de cette unité fondatrice, en soit est perçu par tous et restera toujours la même sous des formes différentes, elle n'est pas nouvelle, ce qui est important est de s'éveiller toujours, de rester vigilant pour qu'elle ne meurt pas.

  C'est comprendre que nous existons par nos opinions et que toute opinion ne peut jamais tuer ou écraser les autres sans se détruire elle même, parce qu'une opinion se construit à partir de l'opinion de l'autre.

  Ainsi lorsqu'un Athée brandit l'inexistence de son "dieu" ou un laïc extrémiste la prédominance de la conception démocratique sur d'autres systèmes de gouvernance comme des fétiches garants de la seule vérité et qu'il est bien incapable d'expliquer et de transmettre en acte et en vérité, n'est il pas lui aussi tombé sous l'influence de l'ignorance de l'autre et de l'inconscience, ne suit il pas sans s'en rendre compte la même voie que ceux qui l'on précédé dans la corruption du sens religieux ou humain?

  Ce qu'il défend est il plus évolué que ce qu'il voue à la mort !

Et s'il en est amené a s'imposer par l'usage de la force, n'est ce pas parce que son discourt a perdu sa force et son pouvoir de conviction profonde et cela n'est il pas possible uniquement parce que ce discourt n'est plus crédible, qu'il est incohérent en acte et parole !

  Rétablir cette cohérence entre l'acte et la parole serait alors le meilleur moyen de rétablir l'unité et la compréhension mutuelle et cela quelque soit le système de croyance utilisé pour évoquer cette unité sacré qui nous fonde tous dans notre différence.

Dans toute les formes d'unité concevable, la compréhension et l'intelligence est ce qui uni, l'ignorance de l'autre et la certitude aveugle est par contre ce qui sépare, ce qui exclu et rejette cherchant une unité non plus dans l'union et l'ouverture et l'expansion mais dans la contraction, le renfermement et la négation.

  Faut il alors s'étonner que cette union mal comprise se retrouve entourée de danger, de menace et d'incertitude ? Ce qui la menace n'est il pas justement ce qu'elle n'a pas su comprendre et ce qu'elle a tué en elle, croyant se donner l'existence perpétuelle elle ne trouve que la menace perpétuelle.

   Lorsque l'ignorance a tout envahi il ne reste plus que l'amertume de la défense, de la guerre sans raison et des cycles sans fin de haine et de vengeance.

 

  Le questionnement est ce qui nous uni vraiment! Il est ce que nous avons tous en commun

 

 

 video de Eric emmanuel Schmitt

 

 

 

 

 La question de Dieu