La vérité et la révélation. 13/07/2016


  Rien n'est jamais tout à fait révélé car s'il y a quelque chose, il y a une interception (ou interprétation: son équivalent sémantique) de la lumière (ou respectivement: conscience) qui va occulter un intérieur intime (ou inconscience en quête d'un signifié de l'apparence)

  La seule chose ou concept qui n'ait pas d'intérieur ou de signifié ne peut que rien occulter à la lumière de la conscience (ne ment plus sur lui même) cela implique que la conscience ne puisse le voir soit qu'il lui soit beaucoup plus petit soit qu'il soit totalement transparent et dans ces cas il est assimilable au néant d'une conscience donné, ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse pas un jour exister pour cette conscience ou une autre.

  On atteint donc jamais à la vérité qui se dérobera toujours à nous!

  Il y a toujours un signifié caché dans le signifié révélé devenu pour l'occasion signifiant mort, chose concrète du monde.

C'est une autre façons de dire que signifié et signifiant sont une polarité insécable paradoxale.

  Un signifié peut être comprit comme le signifiant d'un autre signifié etc.

  Il en résulte qu'on ne peut jamais tout savoir, ni espérer atteindre à une compréhension absolue des choses et des existences qui nous baignent en leur illusion de représentation.


 

  Autrement dit: On ne comprend jamais vraiment quelque chose car rien n'est entièrement compréhensible par construction puisque pour être il doit cacher quelque chose, il ne devient chose que par l'obscurité de conscience qu'il permet, il n'existe que parce qu'il a un inconscient, un oubli etc..

  Pour être il doit cacher c'est pourquoi il y aura toujours un signifié et un renvoi vers autre chose quelque soit le signifiant (remarque: cela implique que tout est significatif et que tout est pris dans le flux d'un sens de spiritualisation (révélation de son signifié caché))

  L'illusion(ou apparence ou signifiant) du monde est donc invincible, sa « finalité »(fin de l'illusion) est introuvable et c'est cet absence de finalité qui rend possible le devenir et le sens qui accompagne toute chose. (l'illusion est fermé mais sans limite, son ailleurs ne peut être que transcendance), fait de tout ce qu'il n'est pas donc comme ce qui est sans limite et fermé (fermé: tout pour lui-même implique rien pour lui même, un ouvert sans limitation donc un chaos car tout fini par se perdre dans des infinis, il n'y a jamais de retour et répétition)

  Le sens transcendant qui habite tout univers procède de ce phénomène sémantique, car pour exister en tant qu'apparence, les choses doivent accepter de ne jamais être tout à fait elle-même, elles ne sont jamais ce qu'elles sont et dépendent toujours d'autre chose, elle ne sont pas en soi mais en « autre ».

 

  Elle ne peuvent que montrer toujours une direction qui est ailleurs et qui ne peut ni finir, ni s’arrêter, leur origine et essence est en dehors, c'est leur âme éternelle et inaliénable.

  Le matérialisme c'est croire que les choses sont ce qu'elles sont et c'est nier l'intérieur et la profondeur occulte qui fonde leur existence, c'est donc une interprétation de la réalité au premier degré, comme si on interprétait toute communication (au travers d'un langage :le langage est l'apparence des choses de l'esprit) littéralement comme s'il ne voulait rien dire.

(matérialisme: donner plus d'importance au signifié, on se doute qu'un tel point de vue mène tout droit à des mésentente et des catastrophe de destruction de ce qui ayant nier le signifié, ne peut plus se reconnaître et se comprendre et fini par s'auto détruire dans un massacre absurde et horrifiant)

  Il est intéressant de constater que la volonté, ce « je veux dire » qui traduit bien l'impuissance de l'existence à se montrer tel qu'elle est en réalité, devient une nécessité inévitable de toute existence cachant une intimité, car la volonté qui prend possession de son apparence n'est que l'expression de son intimité enfoui et perdu en son inconscience et qui tente de revenir à la lumière de sa conscience.

 

  La volonté et la rébellion ou désobéissance à l'ordre faussement divin du monde, sourd littéralement du fait d'avoir été enfermé dans une représentation ou caché sous une « étiquette ».

  L'histoire de la vie tout entière exprime bien cet invariant sémantique en l'explorant sous des formes toujours plus étonnantes et variés.

  Chaque chose est chose parce qu'elle a été caché mais cela implique qu'elle veuille se libérer et se montrer (orgueil sur la voie de sa dignité divine) et cela implique d'avoir une idée de soi qui tende vers l'universalité qui quand elle est mal comprise se traduit par le désir de domination et d'accaparement du monde.

  Mais cette domination ne peut libérer ce qui est enfermé, elle ne peut qu'engendrer une ressemblance et un même incontrôlable qui ne tardera pas à devenir une menace(cela ne peut arriver que par transcendance puisque la limite absolu enferme tout dans un monde sans limite (c'est parce qu'il a une limite à lui même qu'il se paraît à lui même sans limite, c a d sans pouvoir toucher sa limitation, tournant en rond en lui même incapable de connaître sa limite!)

 

  Cela explique aussi le désir de connaissance, c'est à dire de rencontre avec cette limite introuvable (à cause de l’orgueil qui ne voit que lui même et qui tend vers la dignité qui se voit en l'autre et rencontre enfin sa limite con-naissante et amante)

  On pourrait croire que l'enfer du monde qui s'auto-détruit et se cherche sans fin est inéluctable pourtant même si Tout est déjà écrit de ce que peut être le monde parce qu'il est monde, l'interprétation qui est la cause du monde (en effet c'est parce que quelque chose est caché que l’interprétation est possible) nous est donné autant comme une liberté et une bénédiction que comme un enfermement et une malédiction, comme si tout monde bien que déjà écrit et déjà fini, n'était pourtant jamais figé justement parce que en écrivant tout « Dieu » avait laissé la voie libre à son interprétation infiniment variable de ce tout, car plus on en sait et plus les possibilités d'interprétation deviennent nombreuse, je veux dire par cela qu'un « ne fait pas ceci » peut très bien vouloir dire inconsciemment « fait ceci » et donc dans les deux cas on obéit et tout est bien déjà écrit!

 

  C'est pourquoi il est toujours possible d’interpréter tout différemment, en montrant par exemple ce qui uni et est commun et crée une communication source de paix et prospérité ou alors en montrant ce qui sépare source de destruction, haine et lutte sans fin, pourtant dans les deux cas il s'agit toujours de la même réalité, seul varie l'interprétation qu'on en fait parce que de toute façons pour être ensemble il faut bien être séparé en partie et vice versa.

 

  S'il y a un bonheur possible à défaut d'une compréhension absolue possible, il ne peut résulter que de l'intégration en nous même de cette méta compréhension relative de notre place, traduit autrement « de la rencontre avec notre âme » car nous ne pouvons exister sans elle, ce que nous sommes et où et quand nous sommes ne pourra jamais être entièrement indépendant l'un de l'autre, la source indestructible de la spiritualité vécu comme la quête d'un soi en accord avec le monde et tout ce qui en découle sémantiquement, souffrance, rupture, adaptation, doute, erreur et faute etc... est donc insoluble parce que cela vient sémantiquement du seul fait d'exister spatio-temporellement.